
Nounous anglophones, cours de théâtre ou séjours linguistiques… Les parents sont prêts à tout pour que leur progéniture devienne bilingue le plus tôt possible. Beaucoup de parents, qui pâtissent de leurs lacunes en langues, aimeraient que leur progéniture ne reproduise pas ce schéma. D’où une offre en pleine croissance d’ activités en anglais, le plus souvent avec des animateurs anglophones et/ou étudiantes étrangères.
Les vertus du bilinguisme
Le bilinguisme n’est pas un handicap mais un réel atout. Quelque soit cette deuxième langue, le cerveau des enfants bilingue ne fonctionnera pas de la même façon. Cela augmenterait la flexibilité mentale des enfants.
La confusion des langues est une des peurs sur lesquelles on est revenu, selon le très complet Guide de l’éducation bilingue (French Morning Editions), qui montre que « le mélange est non seulement transitoire mais aussi nécessaire à l’apprentissage ». On y apprend que le bilinguisme développe certaines facultés cognitives et améliore les performances, notamment en mathématiques. On pourrait y ajouter les résultats d’études récentes qui montrent que les enfants bilingues sont meilleurs dans les tâches qui exigent d’être attentif et que le bilinguisme retarde la maladie d’Alzheimer.
Des résultats à relativiser
Une personne sur quatre parle anglais, que c’est la langue de travail du monde. « Donnez à votre enfant une longueur d’avance en anglais », clament les dépliants. Techniquement, c’est vrai. On apprend mieux quand on est jeune. Mais les animateurs de ces centres d‘activité savent aussi que beaucoup de parents s’illusionnent sur les effets de ces activités en anglais. Non, ils n’auront pas des enfants bilingues à la fin de l’année après avoir fait du coloriage avec une anglophone. Disons qu’ils vont se faire l’oreille.
Alors comment aider son enfant à devenir bilingue ? Et à quel âge commencer ?
Le bilinguisme n’est pas un handicap, mais au contraire un véritable atout. Et ce peu importe la deuxième langue. Le cerveau des bilingues ne fonctionne en effet pas de la même manière que les autres. Il est par exemple beaucoup plus performant dans un environnement bruyant pour trier les différents sons. Etre bilingue augmenterait aussi la flexibilité mentale des enfants. La dernière étude en date le prouvant a été menée au Canada, à l’Université de Concordia de Montréal. Elle a montré que les enfants parlant deux langues étaient avantagés dans la résolution de problèmes, grâce à une plus grande agilité mentale. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié le vocabulaire de 39 enfants bilingues et de 43 enfants monolingues, d’abord à l’âge de 24 mois puis à 31 mois. Les scientifiques leur ont proposé deux séries d’exercices afin d’évaluer les performances de leur système cognitif et donc leurs capacités d’attention, de sélection, d’inhibition, etc.
COMMENT AIDER MON ENFANT À DEVENIR BILINGUE ?
Vous trouverez désormais au rayon jeunesse une ribambelle d’ouvrages bilingues, notamment français-anglais. Même pour les tout-petits : des imagiers, des livres sonores, des comptines, etc. L’offre en termes de garderies est également plus étoffée. Votre enfant pourra baigner, au quotidien, dans un environnement bilingue et multiculturel, dans des crèches bilingues.
Le but ? Poser les bases et développer le bilinguisme précoce simultané, c’est-à-dire l’apprentissage de deux langues avant trois ans, sans passer par la case « traduction ». Bonne nouvelle : le prix est le même que pour une crèche municipale.
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